~ Histoire des Jeux Vidéo ~
L'informatique rejoint les Jeux Vidéo
Histoire
En 1972, l'ingénieur français André Truong
conçoit le premier micro-ordinateur : Le Micral N sera produit en neuf ans à plus de 15
000 exemplaires. Il ouvre la voie à une technologie nouvelle que les américains
s'empressent de déchiffrer : en 1975 apparaît l'Altair, un micro-ordinateur vendu en
kit. Il est souvent considéré comme l'ancêtre historique de la micro-informatique :
"Malgré sa naissance nettement postérieure au Micral, l'Altair bénéficia de
tout ce qui fait la force des États-Unis : un marché 20 fois plus grand que la France,
prêt a recevoir toute innovation pourvu qu'elle soit américaine, un système de
Capital-risque qui manque encore en France", souligne André Truong dans un
entretien accordé au magazine Intel News.
L'histoire du Jeu Vidéo s'écrit des lors en même temps que l'histoire de la
micro-informatique. Fondé sur les mêmes technologies, le Jeu Vidéo et l'informatique
personnelle voient leur destin se confondre.
En France, la percée de l'informatique est timide : 80 000 ordinateurs équipent les
foyers fin 1982, soit environ une machine pour 250 ménages. L'année suivante, ce ratio
s'établit à 1 pour 600, résultats des ventes de 280 000 ordinateurs. Le parc de
machines s'élève cependant à 1.250.000 machines en Grande Bretagne,
et dépasse les 6 millions aux États-Unis.
Les différents ordinateurs
Le Sinclair ZX80
Cet ordinateur est sorti en 1980, sous le nom de
ZX80 et fut construit par Sinclair.
Le boîtier en plastique blanc du ZX80 est d'assez pauvre qualité et utilise le même
système de fixation que l'Indata DAI (des petites chevilles en plastique maintiennent les
deux coques du boîtier). Des stries apparentes laissent penser au refroidissement d'une
alimentation intégrée. Mais il n'en est rien... elles sont peintes ! L'alimentation se
fera donc en externe par un transformateur presque plus gros que la machine elle-même !
Le clavier est sensitif et les touches sont si proches les unes des autres que l'on peut
promettre de nombreuses crampes à qui voudra programmer sur cet ordinateur. A
l'intérieur, on retrouve une petite carte mère, compacte et bien conçue. Au milieu
trône un Z80 cadencé à 1 MHz, gérant 1 Ko de RAM en un ou deux circuits (selon la
version de la carte mère) et 4 Ko de ROM contenant le Basic.
Le ZX80 est donc un petit ordinateur d'initiation au langage Basic et ne peut se vanter
d'être doué pour les applications un tant soit peu professionnelles.
Les gros défauts du ZX80 sont, d'une part, le manque de port d'extension, privant ainsi
la machine de possibles ajouts de mémoire et, d'autre part, le Basic qui ne gère que les
variables de type entier.
Le Sinclair ZX81
Cet ordinateur est sorti en 1981 sous le nom de
ZX81, construit à nouveau par Sinclair.
Roulement de tambour... Voici l'ordinateur le moins cher du monde qui provoqua à lui seul
une vraie révolution. En effet, vous pouviez acquérir en 1981 pour un prix dérisoire un
véritable ordinateur possédant un clavier alphanumérique complet, un affichage
graphique, un peu de mémoire, un microprocesseur et un Basic agréable. Succès
immédiat.
Le ZX81 prend la relève du ZX80 dont il corrige certains défauts. Bien sûr, ne vous
attendez pas à un monstre de puissance de calcul, le Z80 n'est cadencé qu'à 2,5 MHz et
s'occupe du rafraîchissement d'écran, facteur de ralentissement supplémentaire. Ici,
pas d'encombrant boîtier en métal et de clavier mécanique. Vous devrez vous contenter
d'un petit boîtier de plastique noir, à peine plus grand qu'une calculatrice de poche et
d'un clavier sensitif qui vous posera bien des problèmes. Pareillement, concernant la
mémoire, vous ne disposerez que d'un Kilo-Octet de base.
Heureusement, certaines de ces lacunes peuvent être corrigées par le catalogue
d'extensions en tout genre. Des extensions mémoire 16 Ko ou 64 Ko, en passant par les
cartes graphiques et sonores, synthétiseur de paroles, imprimantes, clavier mécanique...
vous n'aurez que l'embarras du choix. Et, comme les prix de telles extensions sont souvent
en rapport avec le prix de l'unité centrale, ils sont donc ici très faibles.
Ainsi, dans la mémoire de nombreuses personnes, le ZX81 restera leur premier ordinateur
d'initiation, et il aura parfaitement rempli ce rôle...
Le Thomson TO7
Cet ordinateur est sorti en 1981 sous le nom de
TO7, dont le constructeur était Thomson.
Le TO7 représente le premier essai d'intégration du domaine de l'informatique familiale
par Thomson. Soulignons tout de même l'effort mis en uvre pour nous fournir un
produit "bien de chez nous". Le TO7 jouit d'une esthétique agréable et
possède un stylo optique intégré dans son boîtier,
caché sous une trappe prévue à cet effet.
Son microprocesseur est un 6809 cadencé à 1 MHz. En théorie, ce microprocesseur est
plus puissant, au niveau de la programmation, que ses confrères 6502 ou Z80.
Malheureusement, à l'utilisation, cela ne se vérifie pas vraiment, ce qui fait du TO7
l'un des ordinateurs les plus lents de sa catégorie, surtout comparé à ses concurrents
directs. La ROM du TO7 ne contient qu'un programme de test du stylo optique et surtout pas
le Basic Microsoft. Celui-ci doit être, en effet, acheté en option et inséré dans le
slot MEMO7 disponible (cartouches). Cependant, il jouit d'une bonne variété dans les
commandes graphiques et
la redéfinition de caractères.
En vidéo, le TO7 affiche 320x200 points en 16 couleurs, avec la seule contrainte que
chaque pixel ne peut être colorisé indépendamment. Côté son, le TO7 montre aussi des
faiblesses en émettant une seule voix sur 4 octaves.
En fait, le TO7 déçoit vraiment au niveau de sa capacité mémoire de base et de ses
possibilités d'extension. En effet, les quelques 8Ko de RAM de base prévues empêchent
toute utilisation professionnelle. De plus, il est nécessaire de rajouter toute une
panoplie d'extensions si vous voulez ne serait-ce que connecter au TO7 une imprimante ou
des joysticks ! Fort heureusement, de nombreux slots sont prévus à cet effet.
Le Sinclair ZX Spectrum
Celui ci est sorti en 1982 par Sinclair, qui
récidive après les deux essais du ZX 80 et ZX1.
Le ZX Spectrum de Sinclair constitue probablement la machine la plus critiquée de son
époque. Son faible prix devait, en effet, faire oublier tous ses défauts de conception.
Notons, par ailleurs, que la disponibilité de cette machine était tout à fait
précaire. Le Spectrum existe en deux versions, 16 Ko et 48 Ko de RAM. Bien sûr, seule la
dernière version, la plus musclée en mémoire, s'impose pour tout logiciel digne de ce
nom.
Esthétiquement parlant, le Spectrum est assez joli, avec sa robe noire et son bandeau
coloré sur le clavier. Et comme le ZX81, son ancêtre, il correspond tout à fait au
fameux dicton "Plus c'est petit, plus c'est mignon !". Par contre, le clavier
est constitué de la plus mauvaise gomme et chaque touche possède jusqu'à 5 fonctions
différentes ! Inutile de dire à quel point cela peut décourager un débutant.
Côté graphisme, le Spectrum affiche 256x192 points en 8 couleurs, ce qui est honorable.
Ce qui n'est pas le cas du son car le Spectrum n'est équipé que d'une bien maigre sortie
monophonique. Détail amusant : un petit haut-parleur est intégré à la carte mère, ce
qui suffit amplement pour émettre des "bip".
Le principal inconvénient du Spectrum se situe au niveau des périphériques. En effet,
le Spectrum disposant d'à peine d'un bus d'extension, vous devrez ajouter à la suite
diverses extensions imprimante, manette de jeux, cartouche, micro drives, etc. Et il n'est
pas rare que tout ce système "plante" lamentablement si l'unité centrale bouge
de quelques millimètres ! Fort heureusement, tous les périphériques Sinclair sont très
bon marché.
Malgré ces défauts, résultants d'un prix de construction extrêmement réduit, le
Spectrum peut se vanter d'une très large logithèque et d'un vaste choix
de périphériques, à prix limité.
En conclusion :
~ Pour :
Faible taille et faible prix
Bonne définition graphique
Basic agréable
~ Contre :
Clavier en gomme
Manque d'extensions intégrées
Qualité d'image douteuse
L'YC64
Cet ordinateur qui est sorti en 1983 est
l'invention de la firme Yashica.
Le standard MSX fut développé en 1983 par les principaux fabricants japonais et
Microsoft. Le but était de créer une gamme complète d'ordinateurs compatibles entre eux
et pouvant utiliser les mêmes jeux, mêmes périphériques, etc. L'unité MSX standard
est composée d'un microprocesseur Z80A à 3,6 MHz, d'une puce vidéo Texas Instruments
affichant 256x192 en 16 couleurs et 32 sprites monochromes ainsi que d'une puce sonore
AY-G-8912. Elle comporte également 16 Ko de mémoire vidéo, 16 Ko de RAM minimum et 32
Ko de ROM comprenant une excellente version du Basic Microsoft.
Beaucoup de constructeurs, essentiellement Japonais ou Coréens, se sont ralliés à ce
standard. Ainsi, les MSX peuvent se vanter d'être la gamme
d'ordinateurs la plus diversifiée !
Première anecdote : le constructeur Yamaha construisit lui aussi des ordinateurs MSX
spécialement dédiés au domaine de la musique. Un modèle particulier possédait en
interne l'équivalent d'un synthétiseur DX-7 et même un logiciel d'édition. Seconde
anecdote : la Colecovision n'était finalement qu'un MSX simplifié. Ainsi, on retrouve
très souvent des adaptations de titres de la Coleco sur MSX. Seuls les noms ou presque
changent.
Le standard MSX n'a malheureusement pas rencontré
le succès qu'il méritait sur le marché français. Toutefois, il marcha si bien au Japon
que de nombreuses évolutions sortirent les années suivantes. Le standard MSX2 apparut,
dans un premier temps, avec plus de mémoire, une puce vidéo améliorée (presque
l'équivalent d'une carte VGA) intégrant un scrolling vertical. Puis, vinrent les MSX2+,
avec une puce vidéo encore plus évoluée, intégrant cette fois les scrollings verticaux
et horizontaux et des modes graphiques affichant 19900 couleurs !
Dernière évolution : les MSX2 Turbo R. Ils sont tri-processeurs, c'est à dire munis
d'un Z80 cadencé aux habituels 3,6 MHz , un R600 créé par MIPS, processeur RISC
développant à lui seul 22 Mips, et un processeur de jonction des deux précédents, le
S1990 créé par ASCII. Notons que le R600 peut émuler le Z80 pour un gain
d'accélération supplémentaire.
Des modèles comme les Panasonic peuvent intégrer de 512 Ko à 1 Mo de mémoire centrale,
des prises MIDI In et Out, une puce de synthèse FM compatible FM-PAK (l'ancêtre de la
SoundBlaster), un échantillonneur intégré, etc. Ceci fait d'eux les 8 bits les plus
puissants du monde. Troisième anecdote : le jeu de combat Ranma 1/2 est sorti sur Turbo
R. La différence avec la version Nintendo Super Famicom est quasiment nulle.
Là aussi, nous aurions pu avoir des MSX à la place de nos PC. Quel bonheur !
En conclusion :
~ Pour :
Bonne définition graphique et sprites
Bon synthétiseur sonore
Excellent Basic Microsoft
Toute une famille d'ordinateurs compatibles entre eux
~ Contre :
Peu de logiciels importés
L'Oric 1
Cet ordinateur a vu le jour en 1983, d'après une
création de la firme Oric.
L'Oric 1 se présente sous la forme d'un joli boîtier de plastique blanc, avec un clavier
aux touches de la même couleur, sur un fond de plastique noir. Deux lignes bleues sur le
haut du boîtier viennent égayer l'ensemble. Au dos de la machine, on peut distinguer un
petit haut-parleur intégré, sans possibilité de réglage du son, et un bouton de Reset
très difficile d'accès.
L'Oric 1 ne dispose pas en interne d'alimentation et vous devrez vous débrouiller pour
connecter le transformateur fourni avec une fiche type anglaise. Le câble Péritel doit
également être alimenté par ce même transformateur.
Après un démarrage incertain (la machine se bloque parfois !), un Basic de bonne augure
nous invite à exploiter les ressources de la machine. Le clavier est assez désagréable
(touches à bascule) et exige une frappe très lente.
L'Oric 1 dispose de deux modes graphiques, LowRes et HiRes. Dans ce dernier mode, 240x200
points sont accessibles en 8 couleurs, compatible Vidéotex. L'image obtenue est
excellente grâce à l'emploi du câble Péritel. Pour le son, l'Oric 1 est performant,
avec un synthétiseur sonore très complet pour l'époque, un General Instruments
AY-3-8912. Le Basic permet directement d'exploiter le chip sonore grâce, notamment, à 4
effets préprogrammés
qui égayeront vos programmes en Basic.
Les gros défauts de l'Oric 1 sont avant tout le Basic intégré qui est boggé, son
clavier franchement inconfortable et le manque de port cartouches le condamnant à charger
tous les softs sur cassette. Heureusement, le chargement de ces dernières se fait à une
vitesse élevée : 2400 Bps.
L'Oric 1 existe en deux versions, 16 ou 48 Ko. On ne saurait que trop recommander la
version 48 Ko afin de disposer de la plus large logithèque possible. Il fut rapidement
suivit de l'Oric Atmos, comblant ces petits défauts.
En conclusion :
~ Pour :
Esthétique agréable
Bonne définition graphique
Bon synthétiseur sonore
~ Contre :
Basic boggé
Clavier contestable et Qwerty
Pas de port cartouche
L'Atari 520 ST
Son constructeur est Atari et il date de 1985.
Ci-dessus le modèle 520STf, incluant le lecteur de disquettes et l'alimentation.
Alors qu'Apple présentait au monde émerveillé sa toute dernière création, le
Macintosh, Atari nous réservait bien des surprises en lançant sa solution 16 bits, le
ST.
Le ST reprend la robe et l'aspect du 130 XE, ce qui lui donne un design plutôt agréable.
Le clavier, s'il est complet, avec touches de curseur et pavé numérique, souffre d'un
certain manque de dynamisme et ne fait pas très professionnel.
La connectique du ST est très complète : une sortie vidéo RVB ou monochrome (la
détection de l'écran est automatique), une prise pour lecteur de disquettes
supplémentaire et une prise pour disque dur. Elle comporte également une sortie
parallèle dédiée imprimante, une sortie série dédiée Modem, deux prises MIDI In et
Out (pas de prise True), un connecteur cartouche acceptant jusqu'à 128 Ko de données, et
enfin deux connecteurs joysticks/souris type D 9 broches malheureusement mal disposés.
C'est ainsi que fut lancé en 1985 l'Atari 520 ST, avec ses 512 Ko de mémoire vive, sa
connectique complète, son système d'exploitation, pas encore en ROM, et son lecteur de
disquettes simple face externe. On peut lui adjoindre un écran monochrome irréprochable
de 640x400 points (ce qui est supérieur aux Macintosh de l'époque), ou directement un
moniteur ou télévision couleur sur lequel il affichera ses 320x200 points en 16 couleurs
parmi 512
ou encore 640x200 en 4 couleurs.
L'Atari ST (Sixty-Thirty, 16/32) utilise le déjà célèbre Motorola 68000 dans une
version à 8 MHz. Celui-ci exécute TOS et GEM, respectivement le système d'exploitation
et le bureau graphique conçus par Digital Research. Le bureau graphique est composé de
fenêtres superposables, de menus situés en haut de l'écran... bref proche du MacFinder,
le bureau des Macintosh. Les 512 Ko de RAM de base sont suffisants pour charger des
applications semi-professionnelles, mais d'autres modèles sortiront plus tard intégrant
de 1 à 4 Mo de RAM.
Pour le son, le ST fait un peu grise mine et ne propose rien d'exceptionnel, à savoir un
Yamaha 2194, une version évoluée du bon vieux AY-3-8912 équipant les Amstrad CPC, MSX,
Oric, etc. Cependant, il fut à l'origine équipé pour être compatible MIDI, il est donc
encore utilisé de nos jours par des musiciens professionnels. La logithèque de l'Atari
ST est très fournie, tant en jeux qu'en logiciels semi-professionnels et professionnels.
En conclusion :
~ Pour :
Clavier complet avec pavé numérique et touches d'édition
Bonne définition graphique
Nombreux ports d'extension
Machine puissante avec beaucoup de mémoire
Le prix
~ Contre :
Synthétiseur sonore dépassé
Clavier trop mou
Lecteur de disquettes externe
Pas de système d'exploitation en interne